du Coteau de Vitry-sur-Seine
Une histoire singulière pour un Coteau pas banal....
Longtemps, arbres fruitiers, maraîchers, vignes, et lilas se sont succédés sur le Coteau. Puis les carriers ont soutiré de son sous-sol les pierres des constructions haussmaniennes, et de la réfection du Louvre. Au début du XXe siècle, ce coin de verdure, si prés de Paris, a été vendu en lots non viabilisés, à de petits accédants à la propriété, à qui l'on avait fait miroiter les commodités de la ville alliées au bon air de la campagne. Il sera au centre du scandale des Mal-lotis dans les années 20.
Une population modeste et cosmopolite, dont beaucoup d'ouvriers italiens, y bâtira sa maison, souvent brique à brique, et créera un réseau de venelles allant de jardin en jardin. Quelques bicoques en bois, notamment, subsistent encore ça et là, et partout des maisons faites de bric et de broc, accrochées à la pente, mêlées à des constructions en meulière plus cossues apparues dans les années 30.
Ce quartier pavillonnaire va être menacé par un projet de bretelle d'autoroute d'abord, puis, en 1991, par celui d'une départementale de 4 voies devant l'éventrer en diagonale. Beaucoup de terrains et maisons vont être préemptés. Et le projet, abandonné en 1997, grâce à la résistance des habitants (création de l'association Bien Vivre sur le Coteau), laisse de larges zones de friche.
Les préemptions ont continué, sans projet urbain précis. Et toute une zone est décrétée non constructible.
Et le MAC/VAL arriva !
En 2005, le MAC/VAL, premier musée d'art contemporain en banlieue, ouvrait ses portes, au pied du Coteau. Bien Vivre sur le Coteau ne pouvait que se réjouir de cette audacieuse réalisation qui rend, par sa présence, et son ambitieuse politique d'ouverture et d'éducation, la création plastique contemporaine accessible à une large population, qui en est souvent éloignée.
Le Sentier des Arts s'est alors imposé comme une évidence.
Reliant le métro Villejuif-Paul-Vaillant-Couturier au MAC/VAL, le Sentier se veut une alternative d'accés au Musée pour les non Vitriots, par les sentes et les venelles, descendant au milieu des jardins du Coteau, et un lieu de promenade pour tous.
Sillonnant le Coteau, il permet de rejoindre le MAC/VAL, en 20 ou 30 min (dans le sens de la descente !).
Cette histoire chaotique a façonné la physionomie si particulière de ce quartier : une pente tournée vers la Seine, sillonnée encore de quelques venelles, au milieu de jardins généreux, et de vastes étendues en friche.
Un paradoxe, puisque la politique urbaine qui menaçait ce quartier de disparaître dans un flot d'automobiles, l'a aussi, jusqu'à aujourd'hui, préservé des promoteurs.
Elle a aussi forgé un tissu dense de relations basées sur la convivialité et l'entre-aide entre ses habitants.
Avec leur association, c'est cet équilibre qu'ils cherchent à préserver et promouvoir.
Il a été voulu, tracé, balisé par les habitants, avec l'active participation des enfants et de leurs institutrices des écoles maternelles et primaires du quartier.
Le Sentier devient donc un moyen de mettre en valeur la singularité verdoyante du Coteau, d'en faire un atout et une richesse pour le reste de la ville.
Enfin, prétexte à toutes les expérimentations, performances, animations, expositions artistiques, possibles, le Sentier veut ouvrir le Coteau à la création, et à l'ensemble des Vitriots, en les incitant à découvrir le Coteau et à venir s'y promener.
Avec toujours cette préoccupation première : faire vivre un quartier auquel ses habitants sont trés attachés, dans un esprit de convivialité démocratique.
